Femme Médecin libérale: l'égalité de couverture sociale clé de la proximité de demain.
par Roselyne CALES, du pôle retraite prévoyance du SML.
À PROPOS DES PARTICULARITÉS SOCIALES ET DE LA RETRAITE POUR LA MÉDECINE AU FÉMININ.
Les femmes en quelques décennies sont devenues majoritaires parmi les médecins. C’est un fait statistiquement incontournable.
Il faut que tous les organismes administratifs impliqués dans l’organisation des médecins y compris les syndicats, qui doivent les défendre, en prennent acte afin de pouvoir adapter les contraintes de l'exercice à la féminisation.
Les organismes sociaux continuent à élaborer leurs plans d’organisation de la profession (permanence des soins par ex.) en tenant compte uniquement de critères économiques et idéologiques sans tenir compte par exemple de la retraite et de la prévoyance de la femme médecin libérale qui n’a pas encore acquis en 2014 les avantages maternité ou autres de la femme médecin salariée.
Ce qui explique l’orientation des femmes vers certaines spécialités médicales (risque de déséquilibre) et vers le salariat (risque de difficultés dans la relève du secteur libéral) ou leur pratique prolongée à titre de remplaçantes, mode d‘activité plus confortable et plus adaptable à leurs contraintes que l‘installation.
Il ne faudrait pas confondre « désert médical » avec féminisation médicale (diminution du temps de travail)
Or l’organisation du système médical ne pourra se passer de la « souplesse » du système libéral.
Les femmes doivent concilier comme les hommes, vie familiale et professionnelle, mais elles doivent faire des choix du fait du temps de maternité, d’éducation des enfants dont les répercussions à long terme sont difficiles à évaluer du fait des modifications permanentes des décrets.
L’amélioration des retraites et de la prévoyance du libéral semble une des clés pour éviter la décroissance du médecin libéral.
Il faudra bien un jour que les femmes médecins puissent postuler pour n’importe quelle crèche pour leurs enfants y compris la crèche des hôpitaux adaptée aux horaires « élastiques »!
La protection sociale de la CARMF en cas d’incapacité physique temporaire (à partir du 91 ième jour et dont le statut n’est pas une caisse de sécurité sociale) même améliorée par celle d’une mutuelle spécialisée pour les médecins, reste tout à fait insuffisante.
Le choix de contrats de mutuelle est un exercice difficile, contraignant et à modifier régulièrement pour l’adapter au parcours familial beaucoup plus mouvant qu’autrefois.
Pour faire un choix, il faut bien connaître ses revenus prévisibles et évaluer ses dépenses professionnelles pour pouvoir adapter régulièrement les contrats prévoyance à sa situation professionnelle et familiale, ce qui est très fastidieux et dangereux en cas d’erreur, d’autant que les honoraires sont « peu » évolutifs et aux bons vouloir des « tutelles et de la Caisse Nationale Assurance Maladie », avec des charges qui augmentent chaque année.
Le médecin libéral secteur 1 ou 2 (comme le remplaçant en médecine) devrait bénéficier d’une Sécurité sociale normale et non du système de la PAMC pire du Régime Social des Indépendants (RSI).
Se pose la question de savoir pourquoi les libéraux ne bénéficient pas, en payant des cotisations d’une hauteur similaire aux autres, des prestations équivalente des 88% autres « bénéficiaires » couverts par la Sécurité sociale en France.
Une femme sans travail ou travaillant à temps partiel a une meilleure prévoyance qu’une femme libérale. C’est une discrimination qui devient intolérable.
Militer en faveur d’une amélioration de la couverture sociale du médecin libéral et l’amélioration de sa retraite est essentielle. C’est protéger l’organisation du système de soins libéral et surtout la relève des médecins libéraux particulièrement féminisée.
Bien connaître sa couverture sociale et sa retraite « c’est prévoir » .
Cela implique une information-formation dès notre entrée en Faculté de Médecine.