elon une étude pilotée par l’AP-HP*, seulement 6 % des passages aux Urgences pourraient être évités. Elle porte sur un peu plus de 48 700 patients répartis dans 734 points d’accueil d’urgences. L’équipe qui l’a réalisée a tenté de définir ce qu’était le caractère approprié d’un passage aux Urgences en s’appuyant sur ces trois critères : le degré d’adéquation au recours, la possibilité d’une prise en charge par un généraliste le jour même ou le lendemain, les ressources utilisées au cours du passage aux Urgences. De 13,5 % à 27,4/nbsp]% de ces passages aux Urgences seraient inappropriés en fonction des critères retenus. Et seuls 6 % des passages sont considérés comme inappropriés si l’on considère l’ensemble de ces critères.
Ce qu’en dit le SML : Avec 94 % des passages aux Urgences réellement justifiés, la bonne organisation des demandes de soins non programmés non vitaux par les médecins libéraux devrait faire la Une de la presse. Et donc, les médecins libéraux ne sont pas la cause de la crise des Urgences. Sauf que les auteurs de cette étude, qui sort à point nommé, entendent ainsi apporter la démonstration que 94 % de l’activité des Urgences est la « part de marché » exclusive des hôpitaux, en conséquence de quoi il faut leur consacrer toujours plus de budget. Une étude réellement indépendante serait la bienvenue pour faire la part des choses…
* Étude menée par des médecins et des chercheurs de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, en lien avec la Société française de médecine d’urgence, la faculté de médecine Sorbonne-université et le centre de recherche en épidémiologie et santé des populations de l’INSERM. Parue le 30/nbsp]octobre dans le British Medical Journal Qualitiy et Safety.