Communiqués de presse du SML

Vœux d’Emmanuel MACRON aux professionnels de santé : le Président de la République connaît-il la médecine de ville ?




Après désormais plus de 5 années au pouvoir, le SML constate que le Président de la République demeure toujours très fort dans l’exercice du diagnostic. En effet, Emmanuel MACRON a brillamment dressé un diagnostic complet du (mauvais) état du système de santé français. Cependant après plus de 5 ans au pouvoir, le SML constate aussi que le Président de la République n’a pas varié la tonalité de son discours en matière de santé, c’est-à-dire l’hospitalo-centrisme, tout particulièrement sur l’hôpital public.

Plus grave en encore, il semble que le Président n’ait rien compris ni entendu aux revendications des milliers de médecins libéraux qui ont manifesté hier dans la rue et aux attentes pourtant légitimes de la médecine de ville. Ce n’est pas 10.000 assistants médicaux subventionnés qui vont régler le problème de la surcharge administrative quand il nous faut embaucher 40.000 secrétaires médicales et assistants médicaux. Qui plus est ce personnel indispensable pour fluidifier le parcours des patients au sein de nos cabinet doit avoir un espace de travail : comment sommes-nous censés financer des locaux plus vastes alors même que les loyers professionnels actuels interdisent en pratique l’installation des médecins de secteur 1 ?

Sur le fond le SML aurait aimé que le Président rappelle que le médecin est le pivot du parcours de soins et que la compétence du médecin garantit la qualité et la sécurité de la prise en charge globale du patient. Concernant la délégation d’actes, elle ne peut s’envisager qu’à partir du médecin et la plupart des médecins libéraux demandent une délégation des actes administratifs, pas des actes cliniques. En parlant de droits et de devoirs (cf. discours du Président), un pays qui est la 7ème puissance mondiale se doit pour le moins d’augmenter la valeur de la consultation médicale à la moyenne européenne.

Pour ce qui est de la permanence des soins ambulatoire elle est assurée sur 97% des secteurs de garde. Quand les médecins se désengagent c’est très souvent pour des problèmes de sécurité. Pour ce qui est des établissements, il n’est pas question que les praticiens libéraux acceptent d’être payés autrement qu’à l’acte. C’est une ligne rouge.

De bien maigres annonces allant dans le bon sens : le lancement d’un travail contre les lapins aux rendez-vous médicaux (en attendant la déclinaison pratique) et la suppression du seuil arbitraire des 20% pour les actes de téléconsultation (en excluant bien évidemment les plateformes).

Le SML constate que Monsieur le Président de la République connait peu la médecine de ville et est mal conseillé sur le sujet. Le SML se tient à la disposition du Président Macron au cas où il souhaiterait envisager des solutions innovantes, intelligentes et pérennes pour sortir la médecine de ville du bourbier infâme où les gouvernements successifs l’ont plongée.


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