Edito du Président du SML

Une opération à somme nulle pour la médecine de ville




Les députés ont débattu cette semaine du dernier budget de la Sécu pour ce quinquennat. C’est peu de dire que celui-ci n’est pas à la hauteur des attentes de notre profession.

De plus, ce texte contient un tour de prestidigitation digne des plus grands illusionnistes. Alors que les efforts financiers sont concentrés sur l’hôpital, la médecine de ville est dépossédée du bénéfice des montants provisionnés pour financer l’application de l’avenant 9. Les 786 millions d’euros de cet avenant sont immédiatement repris à travers les 775 millions de « maîtrise médicalisée » auxquels s’ajoutent 200 millions de baisse de tarifs sur les radiologues et les biologistes. En d’autres termes, le Gouvernement reprend d’une main ce qui avait été octroyé de l’autre avec l’avenant no 9. Un avenant en trompe l’œil que le SML se félicite de ne pas avoir signé.


Et nous regrettons aussi que le Gouvernement préfère poursuivre le démantèlement des compétences médicales plutôt que de favoriser la coordination des soins. Il est urgent de développer les équipes de soins coordonnés autour du patient (ESCAP) soutenues par l’ensemble des professions de santé.


Au moment où l’inflation fait son retour, que les salaires augmentent et que les prix de l’essence et de l’énergie flambent, ce budget est pire qu’une occasion manquée. Les investissements, notamment sur les actes, et les mesures permettant de restaurer l’attractivité de l’exercice libéral auprès des jeunes sont, une nouvelle, fois reportées. Il y a pourtant urgence car la désertification médicale progresse. La médecine de ville ne doit pas devenir une espèce en voie d’extinction !

 


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