Les articles du SML

Les petites manœuvres de la Fédération hospitalière de France




Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, la Fédération hospitalière de France (FHF) s’émeut « des écarts de rémunérations à travail égal » entre les médecins exerçant dans le secteur privé et ceux exerçant dans le secteur public, « au détriment d’un hôpital public fortement fragilisé », soutient-elle.

Elle souligne que, malgré les revalorisations majeures du Ségur de la Santé, l’hôpital connaît des « tensions sociales fortes » dont l’aggravation s’expliquerait, selon elle, « par une situation d’iniquité forte vis-à-vis des acteurs privés, qui ont eux aussi bénéficié de revalorisations majeures… » La FHF souligne l’importance qu’elle attache au rapport prévu par la loi Rist, qui doit porter sur les écarts de rémunération entre les différentes carrières médicales. C’est, dit-elle un enjeu de transparence sur l’utilisation des fonds publics, un enjeu d’équité et un enjeu pour « préserver l’avenir de l’hôpital public ».


À en croire la FHF, tous les malheurs de l’hôpital proviendraient de l’existence d’un secteur privé, jugé trop concurrentiel. Le SML tient à rappeler que, d’une part les médecins exerçant en clinique n’ont rien reçu du Ségur de la santé à la différence des propriétaires des établissements privés, et que ces médecins ont subi de plein fouet les déprogrammations, qui, contrairement à ce que soutient la FHF, ont frappé le secteur privé autant que le secteur public. En réalité, la FHF allume des contre-feux pour masquer l’échec du Ségur et, surtout, l’incapacité des hôpitaux à se réorganiser pour répondre aux légitimes demandes de son personnel à bénéficier de meilleures conditions de travail. Au lieu de lorgner sur le pré du voisin, la FHF ferait mieux de revoir les outils qui lui permettraient de faire prospérer le sien. Les rémunérations sont une partie de la question, mais aussi l’organisation des équipes, l’accueil de son personnel, sa prise en considération.

 


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