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Quand le ministère confond vitesse et précipitation




C’est un message que le ministère de la Santé aurait pu s’épargner. Dans un DGS Urgent, le directeur général de la Santé, relevant un recul des volumes de doses commandés par les libéraux cette semaine, fait les « gros yeux ». Il nous exhorte à « ne pas relâcher l’effort » pour la campagne vaccinale, oubliant que, pendant longtemps, les vaccins nous ont été accordés au compte-gouttes.

Redoutant de ne pas être prêt pour le 15 janvier, date à laquelle la validité du passe sanitaire sera conditionnée au respect du schéma vaccinal complet, voilà que le ministère met les professionnels sous pression. C’est oublier que cette date buttoir a été fixée sans concertation avec ceux qui vaccinent. C’est oublier aussi que les médecins sont sur tous les fronts avec, en plus de la vaccination, la prise en charge des patients atteints de la covid et le retour des autres affections saisonnières.

Même si, contrairement à certains, les médecins libéraux ne passent pas leur temps à se plaindre de leur sort sur les plateaux de télé, notre tâche n’est pas facilitée. Et nous aussi, nous sommes fatigués.

L’impréparation des décisions et l’empilement de mesures précipitées sont devenus problématiques et risquent de braquer professionnels et patients.

Le cas des autotests que les pharmaciens doivent délivrer gratuitement en est l’illustration. Le boom des demandes liées à la multiplication des cas contacts vaccinés, et au protocole appliqué aux enfants de moins de 12 ans scolarisés dans une classe où un cas positif a été détecté, n’a pas été anticipé. Une fois de plus, il y a pénurie, et c’est vers leur médecin que se tournent les patients désemparés.

On comprend qu’à l’approche de la campagne présidentielle, le gouvernement soit plus fébrile. Pour autant, la gravité de la pandémie exige plus que jamais du calme, de la méthode et de la clarté. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation !

Dr Philippe Vermesch

Président du SML


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