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Faut-il avoir peur des facs privées de médecine ?




Notre pays compte plus de 200 universités privées qui couvrent des centaines de spécialités d’études dans tous les domaines... ou presque car la médecine en est exclue. En France la formation des médecins est publique et le monopole des établissements hospitalo universitaires. Faut-il s’en satisfaire ?

Peut-être pas car, malgré la suppression du numerus clausus en 2021, le nombre d’étudiants admis en 2ème année, un peu plus d’un millier, reste en dessous des besoins.  La raison tient aux capacités d’accueil désormais fixées par les universités elles-mêmes, et comme elles ne peuvent pas repousser leurs murs, il va falloir innover pour trouver des solutions.


L’initiative d’Orléans, dans l’un des départements en situation de grande détresse sur le plan de la démographie médicale, mérite d’être regardée car elle ouvre le débat. Le maire veut implanter dans sa ville une antenne de la faculté privée de médecine de Zagreb afin d’ouvrir des places de formation pour les étudiants.


Sous réserve que la qualité de la formation théorique dispensée en distanciel depuis la Croatie, et de la formation pratique effectuée au CH d’Orléans, soient bien au rendez-vous, faut-il être choqué ?


Je n’en suis pas certain, car en plus de former davantage de médecins, on relocalise en France des étudiants qui auraient été amenés à partir dans un autre pays pour faire médecine.


Il n’est pas incongru de préférer que tous les jeunes qui le souhaitent puissent suivre des études de médecine sur notre sol, même si c’est dans le cadre d’une université privée.
Il n’y aurait rien d’incongru – et sans doute est-ce préférable - qu’à l’instar des grandes écoles de commerce privées, il puisse y avoir aussi des facs privées françaises de médecine en lien avec nos hôpitaux privés.


Ce débat a toute sa place dans le contexte de désertification médicale de notre pays.

 


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