Les articles du SML

« Les libéraux de santé font la loi » : Une démarche innovante pour peser sur la présidentielle 2022




L’évolution de la démographie médicale et les difficultés d’accès aux soins, le vieillissement de la population, les tensions subies ces dernières décennies à la fois par le système hospitalier et les soins de ville en proie à des politiques d’économies successives, les leçons à tirer de la récente crise sanitaire appellent à repenser la structuration du système de santé. C’est ce à quoi Les libéraux de santé, qui réunissent onze syndicats représentatifs*, se sont attelés ces derniers temps.

Leur réflexion les a amenés à élaborer un projet de loi de réforme des soins de ville dont les détails seront présentés aux candidats à l’élection présidentielle lors de l’évènement « Les Libéraux font la loi » le 30 mars prochain au Conseil économique, social et environnemental. Ils en ont dévoilé les grandes lignes lors d’une récente conférence de presse.


Il s’agit de remettre les soins de ville au centre de l’organisation du système de santé et de placer l’accès aux soins, la question de la dépendance et la prévention au cœur de la stratégie de santé. La logique du parcours de soins doit primer sur la logique du niveau de recours et, pour cela, le domicile doit devenir le principal lieu de soins, affirment les Libéraux de santé (LDS). Organisés en équipe, ils seront les chevilles ouvrières de cette réorganisation. Ils en prennent la responsabilité. Les équipes de soins coordonnés autour des patients (ESCAP) leur permettront d’organiser et de gérer ce parcours, pour une prise en charge réactive et en accord avec les besoins et les choix du patient. Dans ce cadre de coopération, il est sans doute urgent de favoriser les évolutions de carrière des professionnels de santé et de construire de nouvelles trajectoires. Mais ces évolutions doivent se faire en concertation au niveau conventionnel avec les parties concernées.


Pour que les professionnels de santé de ville retrouvent tout leur rôle, il est indispensable que le système conventionnel soit revu. Une meilleure organisation des soins passe par une transformation des règles de négociation du contrat conventionnel et le rétablissement d’une relation symétrique entre les syndicats représentatifs et l’Assurance maladie. Les négociations conventionnelles doivent pouvoir être déclenchées par les deux parties, et leur contenu ne doit être modifié que par un accord conventionnel et non par des décisions unilatérales, qu’elles soient le fait de l’Assurance maladie ou de l’État. On a donc là trois axes majeurs : le développement de solutions de coordination souples autour du patient, un décloisonnement des métiers de façon concertée, une transformation radicale des relations conventionnelles. S’ajoutent à cela trois autres objectifs : la démocratisation du numérique, indispensable à la coordination des acteurs mais aussi à la présence des libéraux sur l’ensemble du territoire national, le renforcement de la qualité des soins, et le développement de la prévention. Tout comme le SML, qui figure au nombre des membres fondateurs de cette intersyndicale, les Libéraux de santé appellent à mettre en œuvre des mesures pour faire évoluer notre système de santé curatif vers un système basé sur la prévention. Ils estiment nécessaire la création d’un « parcours de prévention » avec des rendez-vous aux âges clefs de la vie dans le cadre de consultations et bilans spécifiques.


Pour faire face aux défis qui attendent la société de demain, il est urgent que les syndicats représentatifs puissent non seulement être assis à la table conventionnelle, mais qu’ils prennent une part active à la gestion du système. Rendez-vous le 30 mars pour en savoir plus.


* les CDF, la CSMF, la FFMKR, la FNI, la FNO, la FNP, la FSPF, le SDA, le SDB, le SML et le SNAO.

 


Retourner en haut