Les Newsletters du SML

Lors de son discours de politique générale, la Première ministre, Élisabeth Borne, a consacré une dizaine de minutes à la santé, insistant sur la prévention, évoquant l’offre de soins dans les territoires et l’égalité des chances.

Un grand nombre d’organisations représentatives des médecins libéraux et des médecins hospitaliers – « toutes générations confondues, de toutes spécialités, secteurs et de tous horizons » –, ont publié un communiqué commun pour faire entendre une « parole médicale commune pour apporter des réponses pragmatiques à la crise de notre système de santé, adaptées à la réalité de notre exercice et aux besoins de la population ». En un premier temps, il s’agit de faire face à la crise de l’accès aux soins.

L’ensemble des syndicats de médecins libéraux ont signé une lettre ouverte aux Français, dans laquelle ils présentent la situation du médecin libéral. Durant une quarantaine d’années, expliquent-ils, les politiques publiques ont conduit à réduire le nombre de praticiens. Et l’augmentation récente du nombre d’étudiants en formation ne portera pas immédiatement ses fruits.

Le SML a été reçu mercredi dernier par la ministre de la Santé et de la prévention, Brigitte Bourguignon. Il lui a fait part de ses propositions pour répondre à la situation critique des hôpitaux et faire face à la pénurie de médecins qui s’annonce pour cet été et, plus généralement, pour engager une réforme dynamique de notre système de santé.

Pour le premier déplacement en France de son second mandat, le président de la République s’est rendu au centre hospitalier de Cherbourg, voulant montrer ainsi que la santé était l’une de ses priorités. Il y a un risque d’incendie dans la maison en effet : fermetures de nuit, « délestages » sur d’autres hôpitaux, accès filtré par le SAMU, au moins 120 services d’urgences auraient été contraints de limiter leur activité, selon l’association SAMU-Urgences de France (SUdF).

La nouvelle ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, connaît déjà le ministère puisqu’elle était auparavant ministre déléguée auprès d’Olivier Véran, en charge de l’Autonomie. Lors de la passation de pouvoir, elle a rappelé l’action de son prédécesseur : la suppression du numerus clausus, le Ségur de la Santé, le 100 % Santé, la gratuité de la contraception jusqu’à 25 ans, le doublement des maisons de santé ou encore le plan de lutte contre l’endométriose. Elle a énuméré ses priorités, à savoir la prévention – qui figure d’ailleurs dans l’intitulé de son ministère –, l’accessibilité aux soins et la lutte contre la désertification médicale, le renforcement de l’hôpital et, dans l’immédiat, la gestion de la pénurie de médecins prévisible pour cet été.

Beaucoup s’y attendaient : Élisabeth Borne fait son entrée à Matignon après avoir passé le précédent quinquennat dans différents ministères, celui des Transports d’abord, de l’Écologie ensuite et enfin du Travail. Diplômée de l’École polytechnique et de l’École nationale des Ponts et Chaussées, celle qui succède à Jean Castex connaît les arcanes de l’État. Elle a participé à de nombreux cabinets ministériels, notamment comme conseillère de Lionel Jospin au ministère de l’Éducation nationale, ou comme directrice de cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie. Elle a été préfète de la Région Poitou-Charentes. Auparavant, elle est passée à la SNCF, où elle était directrice de la Stratégie, et à la mairie de Paris comme directrice de l’Urbanisme lorsque Bertrand Delanoë était à la tête de la capitale.

Alors que la première promotion des Docteurs juniors s’installera dans quelques mois, ces jeunes médecins rencontrent des difficultés pour s’enregistrer auprès des Caisses primaires d’assurance maladie. Cette dernière sème les obstacles sur leur chemin et tente ainsi une forme de dissuasion passive pour les empêcher d’exercer en secteur 2.

Quel est le plan d’Emmanuel Macron pour la médecine de ville au cours du quinquennat qui s’ouvre ? Le référent santé du candidat Macron, François Braun, chef des urgences du CHR de Metz-Thionville et président de Samu-Urgences de France, trace quelques pistes dans une interview donnée à Egora. Il y a, dit-il, « trois objectifs principaux : la problématique de l’hôpital, celle de l’innovation et la souveraineté et, enfin, celle des inégalités de santé ». Au niveau des inégalités de santé, la première question qui se pose est celle de l’accès aux soins dans les déserts médicaux.

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