Les Newsletters du SML

Dans un avis récent, le comité d’alerte constate que l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) pourrait être dépassé cette année d’environ 2 milliards d’euros. En cause, les dépenses liées à l’épidémie de Covid-19 qui risquent de dépasser les provisions faites pour les tests et les vaccins, mais pas seulement. Il faut y ajouter la mise en œuvre des mesures salariales consécutives au Ségur de la santé, mais aussi la dynamique des dépenses non liées à la crise.

Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont donc les deux candidats que les électeurs ont retenus pour le second tour de l’élection présidentielle, comme en 2017. Mais depuis, la crise sanitaire est passée par là, faisant de la santé un des thèmes les plus importants de la campagne aux yeux des Français. Que proposent les candidats en cette matière ?

Franchement, on aurait pu penser que le ministre de la Santé aurait eu à cœur de boucler tous les dossiers en cours avant la fin du quinquennat. Et bien non ! Ses services ont laissé trainer la publication des tarifs des établissements, et ce retard rejaillit sur les médecins exerçant dans les cliniques dont le paiement des honoraires est bloqué.

Un décret sorti samedi dernier au Journal Officiel reconnaît à titre exceptionnel que les professionnels de santé qui ont payé de leur vie le combat contre la pandémie de Covid-19 en France pourront bénéficier de la mention « Mort pour le service de la République ». Sont concernés les professionnels de santé, les personnels des établissements, ceux des ARS, les agents civils exerçant leurs fonctions au sein des hôpitaux des armées, dont le décès est reconnu imputable à la Covid-19 entre le 1er janvier 2020 et le 31 juillet 2022.

Deux ans après le premier confinement lié à la pandémie de Covid-19, les conséquences de la crise sanitaire, aggravées par la guerre en Ukraine, se font sentir. L’inflation a atteint le mois dernier +3,6 % sur 12 mois glissants, et la flambée des prix des carburants pénalise les praticiens dans leur activité quotidienne. Mais ces derniers ont également à faire face à une hausse des prix des consommables médicaux qui impactent le coût de la pratique.

Pendant une conférence de presse de plus 4 heures ce jeudi 17 mars, Emmanuel Macron a endossé l’habit de candidat à la présidentielle et dévoilé son programme. Après avoir défendu son bilan, soulignant les moyens investis sur la santé depuis le début du quinquennat, il a présenté des propositions. Considérant que les déserts médicaux, sont « un des sujets majeurs du pays », il souhaite mettre en œuvre des « objectifs nationaux pour répondre aux besoins des déserts médicaux, en réunissant tous les acteurs » pour « aider les médecins de ville à prendre plus de patients ».

L’association des maires ruraux de France, celle des maires « Ville et banlieue de France », l’association des petites villes de France ont coorganisé avec une vingtaine d’organisations de professionnels de santé dont le SML (et l’ISNAR-MG, voir plus bas), ainsi que quelques mutuelles, une conférence de presse au cours de laquelle elles ont présenté leurs propositions communes pour l’accès aux soins dans les zones en difficulté. Ces propositions, au nombre de quatre, ont le mérite de la simplicité.

Dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine, le SML apporte son soutien au peuple ukrainien et appelle les médecins à participer aux différentes actions solidaires mises en place. Les attaques de l’armée russe ces dernières heures se font de plus en plus violentes, avec des bombardements visant directement des lieux de soins, et les civils en fuite vers les frontières ont également besoin d’assistance médicale. Le bilan humain s’alourdit chaque jour un peu plus et le Comité permanent des médecins européens (CPME) appelle à accélérer l’aide médicale sur place.

Notre système de santé traverse une crise sans précédent, révélée et accentuée par l’épidémie de Covid. Cette crise n’est pas le fruit du hasard. Elle a de multiples causes, à commencer par les coupes budgétaires incessantes destinées à contenir les dépenses de santé (avec le résultat que l’on a pu voir lors de l’épidémie), les réformes de santé, orientées également vers la maîtrise comptable, et une politique centrée sur l’hôpital au détriment de la médecine de ville.

C’était tout à fait prévisible, mais les chiffres publiés par la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) le confirment : les revenus des médecins libéraux ont été très fortement impactés par la crise sanitaire en 2020. Le bénéfice non commercial (BNC) moyen des praticiens, toutes spécialités confondues, s’est établi à 86 974 euros, soit « une nette baisse de 5,73 % en euros courants par rapport à 2019 ». Avec l’inflation, la baisse de revenus nets atteint 6,21 %.

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