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Pour le premier déplacement en France de son second mandat, le président de la République s’est rendu au centre hospitalier de Cherbourg, voulant montrer ainsi que la santé était l’une de ses priorités. Il y a un risque d’incendie dans la maison en effet : fermetures de nuit, « délestages » sur d’autres hôpitaux, accès filtré par le SAMU, au moins 120 services d’urgences auraient été contraints de limiter leur activité, selon l’association SAMU-Urgences de France (SUdF).

La nouvelle ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, connaît déjà le ministère puisqu’elle était auparavant ministre déléguée auprès d’Olivier Véran, en charge de l’Autonomie. Lors de la passation de pouvoir, elle a rappelé l’action de son prédécesseur : la suppression du numerus clausus, le Ségur de la Santé, le 100 % Santé, la gratuité de la contraception jusqu’à 25 ans, le doublement des maisons de santé ou encore le plan de lutte contre l’endométriose. Elle a énuméré ses priorités, à savoir la prévention – qui figure d’ailleurs dans l’intitulé de son ministère –, l’accessibilité aux soins et la lutte contre la désertification médicale, le renforcement de l’hôpital et, dans l’immédiat, la gestion de la pénurie de médecins prévisible pour cet été.

Beaucoup s’y attendaient : Élisabeth Borne fait son entrée à Matignon après avoir passé le précédent quinquennat dans différents ministères, celui des Transports d’abord, de l’Écologie ensuite et enfin du Travail. Diplômée de l’École polytechnique et de l’École nationale des Ponts et Chaussées, celle qui succède à Jean Castex connaît les arcanes de l’État. Elle a participé à de nombreux cabinets ministériels, notamment comme conseillère de Lionel Jospin au ministère de l’Éducation nationale, ou comme directrice de cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie. Elle a été préfète de la Région Poitou-Charentes. Auparavant, elle est passée à la SNCF, où elle était directrice de la Stratégie, et à la mairie de Paris comme directrice de l’Urbanisme lorsque Bertrand Delanoë était à la tête de la capitale.

Alors que la première promotion des Docteurs juniors s’installera dans quelques mois, ces jeunes médecins rencontrent des difficultés pour s’enregistrer auprès des Caisses primaires d’assurance maladie. Cette dernière sème les obstacles sur leur chemin et tente ainsi une forme de dissuasion passive pour les empêcher d’exercer en secteur 2.

Quel est le plan d’Emmanuel Macron pour la médecine de ville au cours du quinquennat qui s’ouvre ? Le référent santé du candidat Macron, François Braun, chef des urgences du CHR de Metz-Thionville et président de Samu-Urgences de France, trace quelques pistes dans une interview donnée à Egora. Il y a, dit-il, « trois objectifs principaux : la problématique de l’hôpital, celle de l’innovation et la souveraineté et, enfin, celle des inégalités de santé ». Au niveau des inégalités de santé, la première question qui se pose est celle de l’accès aux soins dans les déserts médicaux.

Dans un avis récent, le comité d’alerte constate que l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) pourrait être dépassé cette année d’environ 2 milliards d’euros. En cause, les dépenses liées à l’épidémie de Covid-19 qui risquent de dépasser les provisions faites pour les tests et les vaccins, mais pas seulement. Il faut y ajouter la mise en œuvre des mesures salariales consécutives au Ségur de la santé, mais aussi la dynamique des dépenses non liées à la crise.

Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont donc les deux candidats que les électeurs ont retenus pour le second tour de l’élection présidentielle, comme en 2017. Mais depuis, la crise sanitaire est passée par là, faisant de la santé un des thèmes les plus importants de la campagne aux yeux des Français. Que proposent les candidats en cette matière ?

Franchement, on aurait pu penser que le ministre de la Santé aurait eu à cœur de boucler tous les dossiers en cours avant la fin du quinquennat. Et bien non ! Ses services ont laissé trainer la publication des tarifs des établissements, et ce retard rejaillit sur les médecins exerçant dans les cliniques dont le paiement des honoraires est bloqué.

Un décret sorti samedi dernier au Journal Officiel reconnaît à titre exceptionnel que les professionnels de santé qui ont payé de leur vie le combat contre la pandémie de Covid-19 en France pourront bénéficier de la mention « Mort pour le service de la République ». Sont concernés les professionnels de santé, les personnels des établissements, ceux des ARS, les agents civils exerçant leurs fonctions au sein des hôpitaux des armées, dont le décès est reconnu imputable à la Covid-19 entre le 1er janvier 2020 et le 31 juillet 2022.

Deux ans après le premier confinement lié à la pandémie de Covid-19, les conséquences de la crise sanitaire, aggravées par la guerre en Ukraine, se font sentir. L’inflation a atteint le mois dernier +3,6 % sur 12 mois glissants, et la flambée des prix des carburants pénalise les praticiens dans leur activité quotidienne. Mais ces derniers ont également à faire face à une hausse des prix des consommables médicaux qui impactent le coût de la pratique.

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